mercredi 16 novembre 2022

Bienheureuses les cruches, car elles seront remplies », avait-on l’habitude de dire au Québec pour se moquer de la religion et de ses croyances. Notre américanisation

 Bienheureuses les cruches, car elles seront remplies », avait-on l’habitude de dire au Québec pour se moquer de la religion et de ses croyances. Notre américanisation grandissante et la rectitude politique qui l’accompagne ont chassé ce proverbe pourtant salutaire et revient nous frapper en plein visage.

Les faux-fuyants au nom de faux-dieu 

C’est qu’aux États-Unis, le respect de la religion est étroitement associé aux premiers colons qui, pour beaucoup, venaient chercher asile en Amérique contre les persécutions religieuses.

Critiquer la religion est donc mal vu aux États-Unis. Ce manque de critiques permet aux sectes religieuses les plus fondamentalistes de prospérer.

Malheureusement, les croyances enfantines d’une majorité d’Américains favorisent aussi la prolifération des croyances politiques.

En effet, quelle est la différence entre croire aux fantômes et croire que les élections américaines ont été volées par les démocrates ? Dans les deux cas, les faits s’opposent fermement aux croyances, mais malgré tout, une bonne partie des Américains persiste à croire.

Cette culture de croyances affecte négativement la politique.

Plutôt que de chercher à comprendre, bon nombre d’électeurs cherchent à croire. Croire en un messie, divin ou politique, n’est au fond pas très différent d’un point de vue psychologique.

Rejet de la science

Par effet d’entraînement, les croyants rejettent tout ce qui peut déranger leurs croyances.

Ainsi les créationnistes méprisent-ils la science et plus particulièrement la génétique. Pourtant la science avance grâce à des preuves. Ainsi les conspirationnistes conspuent-ils les journalistes et les spécialistes de sciences humaines. Mais ceux-ci s’appuient aussi sur des preuves et sur des faits vérifiés.

La place des évangélistes

Les évangélistes occupent une place particulière parmi les croyants indécrottables. Ainsi Mike Pence et Mike Pompeo, respectivement vice-président des États-Unis et secrétaire d’État sous l’administration Trump, avaient-ils l’habitude d’ouvrir la Bible au hasard pour en lire un passage qui était censé inspirer leur décision. Les deux hommes sont des évangélistes.

Près de 24 % de la population américaine est évangéliste, ce qui constitue le groupe religieux le plus nombreux aux États-Unis. Ce groupe est aussi en pleine croissance au Brésil où il est en train de devenir plus nombreux que celui des catholiques.

Or, les enseignements des évangélistes sont en général créationnistes, antiscientifiques, homophobes et misogynes. En plus, beaucoup d’évangélistes croient que travailler à la fin du monde est une bonne chose, parce que le Messie arrivera plus rapidement...

L’influence des évangélistes à travers leurs multiples médias et leur participation à la vie politique est à ce point forte qu’il est probable que sans eux, jamais Donald Trump ni Jair Bolsonaro  président du Brésil n’auraient été élus.

Au Brésil, en 2018, 21 % des élus à la Chambre basse et 18,5 % des sénateurs étaient des évangélistes. L’élection d’hier devrait confirmer l’avancée des évangélistes parmi les élus.

Lors de la Révolution tranquille, les Québécois ont eu la chance d’être inoculés contre les formes les plus extrêmes de croyances. Ce n’est malheureusement pas le cas pour les Brésiliens ou les États-Uniens aux prises avec les carcans des religieux de même que plusieurs pays sur la planète dirigé par des fanatiques religieux, de pouvoir et d’argent.

Les dictatures religieuses américains sont égales et de même calibre que les dictatures religieuses de plusieurs pays islamistes, profit, gloire et argent et leur Dieu ira chez le diable


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